Véhicules autonomes : entre innovations technologiques et limitations réglementaires

Les véhicules autonomes ont dépassé le stade de projet futuriste et sont déjà bien plus nombreux que ce que nous le pensons à sillonner les routes Américaines et Françaises.

Face aux potentiels et enjeux proposés par ces véhicules, tous les grands acteurs historiques de l’automobile se sont lancés dans une course technologique afin de s’implanter sur ce nouveau segment. Cependant, ces acteurs historiques sont confrontés d’une part à la concurrence des géants technologiques ; tels que Google, Uber, Facebook, etc. ayant commencé à s’intéresser à ce concept depuis plusieurs années déjà et bénéficiant de moyens de financements colossaux ; et d’autre part aux règlementations locales, constituant actuellement l’un des principaux facteurs limitant les développements et essais, avec un impact plus ou moins important suivant les régions. Ainsi, l’implantation géographique des centres de développement et de tests est stratégique et impacte directement les développements technologiques.

Des innovations technologiques majeures en cours de développement

Les bénéfices liés aux véhicules autonomes sont multiples. Selon l’Observatoire du véhicule d’entreprise, le nombre d’accidents mortels aux Etats-Unis passerait de 32 400 à 11 000 si 90 % des véhicules étaient autonomes. Un seul accident mortel à déplorer jusqu’à maintenant en Arizona…à comparer aux 40 000 qui surviennent chaque année aux Etats-Unis. Les véhicules autonomes seront aussi plus respectueux de l’environnement et permettraient une baisse de 30% des consommations de carburant et des émissions de polluants.

« Un seul accident mortel à déplorer jusqu’à maintenant en Arizona…à comparer aux 40 000 qui surviennent chaque année aux Etats-Unis »

L’essor du véhicule autonome repose sur le développement d’équipements technologiques, tels que des radars, capteurs ultrasons, lidars, etc mais aussi de solutions logicielles dédiées, donnant lieu à de nombreux dépôts de brevets. Le secteur est caractérisé par de nombreux rachats et partenariats permettant aux différents acteurs de mutualiser leurs compétences dans l’objectif de s’implanter en tant que leaders sur ce nouveau marché. En Janvier dernier, Faurecia et Accenture ont officialisé un partenariat, tout comme Uber et Nvidia. Nvidia historiquement positionné sur le segment des processeurs graphiques, entend bien s’imposer sur le secteur du véhicule autonome, avec ses Soc (System on a chip) dédiés à l’intelligence artificielle appliquée à la conduite autonome, reposant sur plus de 9 milliards de transistors, et ayant fait l’objet de plus de deux milliards de dollars d’investissement.

Géographiquement proche de la Silicon Valley et soutenu par des réglementations plus souples et spécifiques, l’Arizona est actuellement l’eldorado des véhicules autonomes. 

Depuis Août 2015, aucune démarche n’est nécessaire pour faire rouler des véhicules autonomes sur les voies publiques en Arizona. Par conséquent, plusieurs centaines des véhicules de Waymo (projet Google), Uber, Intel, General Motors, etc. parcourent les routes de la ville. Ainsi, Uber ferait circuler plusieurs dizaines de ces véhicules quotidiennement, à des fins commerciales. Quant aux véhicules Waymo, ils ont récemment effectué avec succès des tests sans aucune présence humaine à bord.

De son côté, la France a rattrapé son retard

Désormais elle a rejoint la course au même niveau que les Allemands, comme le démontrent les récents passages de péages d’autoroutes réalisés sans aucune intervention humaine par la C4 Picasso de PSA et par la Symbioz Demo Car de Renault (véhicule de niveau 4 sur l’échelle de notation définie par l’agence de normalisation Américaine SAE International).

  • L’agence de normalisation Américaine SAE International , a défini une notation à six niveaux sous le standard J3016, afin de mesurer le niveau d’automatisation des véhicules (le niveau 5 correspondant à un niveau d’automatisation totale sans aucune intervention humaine) reprise par l’ensemble des principaux acteurs. La majorité des tests actuels se font sur des véhicules de niveau 4

La France a ratifié la Convention de Vienne, qui impose à l’heure actuelle que le conducteur ait le contrôle total de son véhicule. Les derniers tests ont donc notamment été rendus possibles par l’obtention de dérogations du Ministère des Transports pour ces véhicules. Actuellement, une quarantaine de dérogations de ce type ont été octroyées.  

Le développement des technologies de la voiture autonome est donc à la fois critique pour l’avancée du concept, et très sensible, comme l’illustrent les récentes accusations de vol de brevet entre Google et Uber. Cependant, les innovations avancent à grands pas, et après avoir envoyé sa voiture dans l’espace, Tesla a pour objectif d’effectuer un voyage autonome d’une côte à l’autre des Etats-Unis en 2018. La commercialisation des véhicules autonomes de niveau 5 (automatisation complète du véhicule) étant prévue d’ici 2025 à 2030.

IAC contribue au développement du véhicule autonome dans le cadre de ses projets.

Et notament dans le cadre du projet AWARE, mené par Olivier Saint Esprit. Le cabinet a notamment été mandaté par un consortium d’industriels français pour spécifier le besoin et définir le prix de vente cible des capteurs inertiels destinés à localiser le véhicule dans l’espace. Pour atteindre ces objectifs, les équipes ont modélisé les cas d’utilisation d’une unité de mesure inertielle dans la conduite autonome afin d’en déduire les performances attendues, puis réalisé une étude de marché des gyroscopes et accéléromètres et projeté le prix de vente de senseurs hautes performances en cours de production sur des quantités automobiles.

Des résultats tangibles à chaque mission