Le ReDesign-To-Cost au service de la réindustrialisation Française

ATOL, Veloscoot, SEB, etc… Le point commun de toutes ces entreprises ? Elles participent à la réindustrialisation de la France et ont choisi de relocaliser pour accroître leurs marges, en misant sur les gains permis par la reconception à coût objectif ou Redesign-To-Cost.

Comment le Redesign-to-cost peut-il servir à la réindustrialisation de la France ?

La démarche de Redesign-To-Cost est engagée par un industriel en réponse à un besoin de regagner en compétitivité sur un produit ou une gamme de produits par la réduction des coûts ou l’augmentation de la valeur. Elle peut être dans cette optique un puissant levier de maintien de la compétitivité pour un industriel qui relocalise.

Un facteur clé de succès d’une relocalisation est le choix d’un produit et d’un positionnement en gamme adaptés au marché local. Les industriels voulant sauter le pas de la relocalisation se retrouvent confrontés à la question de la meilleure façon d’optimiser leurs coûts, tout en conservant une valeur perçue de leurs produits les rendant compétitifs sur le marché local.

C’est là que le Redesign-To-Cost permet de réconcilier ces deux impératifs : que ce repositionnement implique la création d’un nouveau produit ou la reconception d’un produit existant, le Redesign to Cost permet de revoir l’allocation de valeur apportée au client sans entamer la rentabilité du produit.

Quelle est l’approche méthodologique du Redesign-To-Cost, quels leviers permet-elle d’actionner et pour quels résultats sur la compétitivité des industriels qui la mettent en œuvre ?

Cette approche diffère selon l’étape du développement du produit à laquelle intervient la démarche de redesign

La reconception commence par une première étape indispensable de compréhension des fonctions du produit et du contenu technique associé.

L’approche fonctionnelle permet de repenser les fonctions et niveaux de performances créateurs de valeur pour l’utilisateur final, et d’y associer des coûts.

Repenser les fonctions du produit vise à les adapter au juste besoin, mais aussi à en créer si nécessaire pour répondre aux besoins du marché local. Cette approche permet de transférer en partie les gains de coûts sur certaines fonctions ou composants à d’autres fonctions ayant plus de valeur pour l’utilisateur final. L’accroissement de valeur pour le client peut d’ailleurs justifier un accroissement de prix à iso marge.

Des cibles de coût plus cohérentes peuvent ensuite être allouées aux fonctions ou sous-ensembles. Il s’agit d’une phase d’arbitrage des compromis coûts/performance. Cette démarche est un processus itératif et collaboratif impliquant à la fois le marketing (besoin clients), la R&D (réponse technique), et les achats (optimisation des coûts).

Le résultat de cette démarche est une base d’idées challengeant les fonctions ou le contenu technique du produit, avec en face des potentiels de gains ou des coûts associés.

Le Design-To-Cost appliqué à la fabrication de lunettes : relocalisation en France réussie pour ATOL

  • Redesign de branches de lunettes interchangeables permettant une montée en gamme
  • Redesign de lunettes « zéro vis » permettant de supprimer une majorité des 140 opérations manuelles, essentiellement de soudure
  • Rationalisation et réorganisation de la production
  • Réduction du coût de production de 7$/monture à 5$/monture, au même niveau que la Chine

Dans une phase d’industrialisation déjà amorcée, l’approche visera moins à challenger les fonctionnalités qu’à réduire les coûts permettant un accroissement de marge à iso prix. 

Une première analyse permettra d’identifier et de structurer les inducteurs de coûts : matière, main d’œuvre, technologie, test, qualité.

L’approche de Redesign-To-Cost visera alors à challenger ces différents inducteurs de coûts par : du resourcing en local, des schémas de supply chain alternatifs, l’automatisation de certains procédés permettant de réduire l’impact de la main d’œuvre sur le coût du produit. La main d’œuvre en particulier est un inducteur de coût important dans les pays accueillant une relocalisation. Le Redesign-To-Cost consiste aussi à allouer cette main d’œuvre aux fonctions à plus forte valeur ajoutée.

A noter que la prise en compte des coûts cachés liés aux pays low-cost : non qualité, transport, supply chain, délais permet de mettre en évidence les gains cachés liés à la relocation : réduction des coûts de non qualité, supply chain optimisée, resourcing en local permettant une meilleure collaboration avec les fournisseurs. Le résultat de la démarche de Redesign to Cost est donc une base d’idées challengeant principalement les inducteurs de coûts.

VELOSCOOT, fabricant de vélos électriques, fait le pari de relocaliser en France avec un resourcing local

  • Montée en gamme
  • Coûts cachés de transport depuis la Chine rendant les fournisseurs Européens plus compétitifs
  • Coûts de non qualité supprimés par une meilleure maîtrise de la production : outillage plus précis
  • Reconquête du marché Français, avec une croissance annuelle de 65% en 2011

Les idées de reconception permettent d’établir des scénarios selon l’étape du processus de développement du produit.

En phase d’industrialisation ou de démarrage de production on privilégiera un scénario quick-wins intégrant les idées à plus faible effort et ROI rapide. Les leviers dans ce cas consistent essentiellement en des actions achats. Le levier achats permet de resourcer ou de challenger les leviers de coûts du fournisseur actuel, et de repenser la supply chain. Un benchmark pourra également permettre de réadapter le compromis coût/performance de certains composants. En revanche, un produit en phase de conception se prêtera plus à un scénario de transformation qui permettra un redesign à la fois des fonctions du produit mais aussi du process de production. Le changement peut aller jusqu’à remettre en cause le business model pour répondre aux habitudes de consommation du marché local : développement de l’économie du partage, personnalisation, éco-consommation, culture du manger sain. La désormais célèbre friteuse Actifry de Seb, dont IAC a accompagné le redesign est un exemple brillant de reconception de produit ayant permis à l’industriel Français SEB de préserver son appareil de production en France en répondant à une réelle demande de manger light. En ce qui concerne le process de production, un scénario de transformation impliquera par exemple une approche modulaire, du platforming consistant à mutualiser certaines étapes de production ou encore des composants non différenciants entre différentes gammes, et à faire de la différentiation retardée. Cette démarche permet de concilier le besoin de réduire les coûts avec la demande de personnalisation. Les retours sur investissements serviront d’arbitrage entre les différents scénarios, afin d’intégrer ou non les différentes idées. En général les scénarios quick-wins permettent un potentiel de gain de 5% dès la première année. Le Redesign-To-Cost permet de cibler 15 à 20% de gains tandis qu’une approche modulaire offre un potentiel de gains de 20 à 30%.

La relocalisation implique également de nouveaux investissements, ce qui nécessite d’optimiser les coûts associés pour pouvoir rester compétitif.

La méthodologie du Redesign-To-Cost est également transposable à l’appareil de production : dans le but d’optimiser le Total Cost of Ownership, le redesign à coût objectif d’usine permet de dimensionner son appareil de production au juste besoin tout en restant flexible et évolutif. Cela permet donc de recréer de la valeur en s’adaptant au contexte industriel français. Le process de design d’usine classique (phase de définition par un cabinet d’ingénierie – phase de détail – puis phase de chiffrage par détail des coûts d’infrastructures) est repensé pour privilégier une approche à coût objectif. Pour cela, il est nécessaire de réaliser les chiffrages avec les sous-traitants dans une logique de co-design au juste besoin et viser un coût d’usine cible. Le re-vamping d’usine est une autre méthode pour réduire les coûts d’investissement, comme l’extension de l’usine existante ou la construction en hauteur afin d’augmenter la capacité de production et par la même occasion créer des synergies pour optimiser la nouvelle usine. L’intégration de nouveaux procédés innovants de l’usine du futur 4.0 tels que la fabrication additive permet de la même manière de tirer parti des avantages technologiques de la France.

L’expertise d’IAC au service de la relocalisation de l’industrie Française depuis plus de 30 ans.

IAC contribue au renforcement du tissu industriel français en accompagnant des projets de relocalisation. Le cabinet possède à son actif depuis 5 ans plus de 5 références de projets de relocalisation accompagnés avec succès grâce à la mise en œuvre de ses méthodologies de Redesign to Cost et son expertise Achats. Au nombre de ces projets figure le Redesign-To-Cost d’un produit électroménager phare dans l’alimentation pour bébés : co-conception avec un partenaire français pour réduire par 2 le nombre de pièces et aboutir à un coût cible permettant de relocaliser une partie de la production en France avec des gains significatifs sur la qualité et sur le service. Le cabinet a également conduit un projet de Redesign to Cost pour le compte d’un expert mondial des spécialités électriques, permettant de gagner 25% de part de marché en réduisant les coûts, et ainsi d’éviter une délocalisation en Tunisie.

IAC Partners vous aide à :

  • Construire des business model et une stratégie de relocalisation produit cohérente avec vos enjeux économiques
  • Cartographier, optimiser et fiabiliser les flux logistiques
  • Définir et réaliser vos projets de Redesign de produits et d’usine
  • Auditer vos pratiques opérationnelles et intégrer des outils et méthodes pragmatiques pour vous rendre plus efficaces

Des résultats tangibles à chaque mission